13 Décembre
J'ai une fatigue satisfaisante. Je suis partie tôt ce matin, je suis rentrée tard.
J'ai retrouvé mon chef sur ladite air d'autoroute. Je suis arrivée en avance, il est arrivé en retard. Direction Nantes centre pour l'intervention. « Il y a des fers à couper au chalumeau » m'a-t-on dit.
Arrivé sur place, mon chef se plaint à plusieurs reprises :
« -Quelle bagnole de merde, je pourrais pas avoir un vrai camion ? Sérieux !
-Putain on va jamais pouvoir monter le chalumeau, je suis pas là pour me péter le dos !
-Putain c'est gelé, j'ai pas envie de me peter une jambe moi !
-Putaaaain ils sont vraiment trop con les mecs je te jure ! »
Ca a duré toute la matinée…
Il fait froid, nous sommes sur le toit du futur centre commercial et tout est couvert de givre. J'ai peur de tomber alors je marche avec parcimonie.
Bon an mal an, nous arrivons à retirer les pieds temporaires sous la charpente. Mon chef est excédé, il se plaint, se plaint, se plaint… Je suis de mon côté déjà lasse de lui, rester avec lui jusqu'à Noël sera long et l'été est encore si loin.
Nous nous sommes arrêtés manger dans un restaurant ouvrier avant de rejoindre une autre équipe sur un chantier de charpente. Je suis intérieurement toute excitée a l'idée de faire enfin du levage.
14h, Nous arrivons sur le chantier de charpente pour renforcer l'équipe déjà sur place. Mon chef se plaint de sa matinée, mais ce qui m'agace le plus c'est son "Je". Il parle toujours à la première personne, comme s'il était seul ce matin. Je, je, je. Je ne l'apprécie plus du tout.
Le chef d'équipe charpente a plus de charisme et parle moins… Mon chef se plie rapidement à ses indications et l'envoi tracer plus loin.
Moi je reste avec le chef charpente. Et la…. Je suis aux anges, j'adore.
L'après-midi est beaucoup plus agréable, ce chef ne se plaint pas, ce chef dit "Nous", ce chef souris.
Mon cerveau hurle de désire pour rester avec lui.