School-Day

Thérapie clavier

Vendredi 7 septembre 2012 à 5:17

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6 Septembre

Après m'être habillée en quatrième vitesse, presque gobé mon bacon végétarien, je me suis mise en route pour le lycée.
Contrairement à hier et avant hier ma ligne a été ce matin paradisiaque.
La rame vide, le métro rapide, tellement bien installé que j'en ai raté ma station. Malgré ça j'arrive avec une confortable avance au lycée, j'offre un sourire à la gardienne et traverse la cour.
La porte de ma salle est fermée, je me pose sur les marches et continue ma lecture.
A la sonnerie, le prof est la classe arrive, j'ignore où ils se sont regroupé.
Comme je l'attendais, le cours démarre rapidement, toute suite de la pratique. Je suppose pour observer les capacités des élèves et leur proposer si besoin une réorientation expresse.
On commence par le chapeau en feutre, qu'on travaille à partir d'une "cloche de feutre". Achetable apparemment dans le commerce. Couper la lisère, le mouiller retourner, puis enrouler on laisse ensuite "au frais".
En attendant, le prof nous apprend à fabriquer nous même du feutre. La technique est physique...
Une serviette sur la table, on pose une planche similaire à un store, mais en bois, ajoute sur le dessus notre matière encore en fibre, par-dessus on ajoute un peu d'eau chaude (Très chaude), sur le dessus de la matière qui c'est gorgé d'eau du tulle qui servira de "prison", un frottement de savon et on enroule le tout comme un maki.
Il faut alors utiliser sa force et appuyer de la même manière que pour étaler de la pâte à tarte, pizza ou même de la pâte à modeler.
On déroule, retire le tulle, un peu d'eau, puis on recommence l'opération à répétition en tournant la matière de 90 degré toutes les 10 pressions.
Au fur et à mesure le feutre va se réduire et devenir du tissus comme de la laine dans de l'eau inapproprié, s'en est bluffant la première fois.
Mes bras qui n'auront pas le droit au repos, se doivent d'accomplir un autre exercice physique. Les feutres maintenant bien imbibé de l'eau, il faut applique "l'apprêt", un mélange d'un produit Toxique et d'eau. Mon prof m'a conseillé de ne pas trop pencher la tête au-dessus de ma bassine, les vapeurs pourraient endommager les lentilles et je connais la douleur que peut procurer des lentilles sales ou déformé. J'en ai les yeux qui rougisent rien que d'y penser.
Le travail cette fois est d'appliquer sur l'envers (les termes que je connais me font plaisir) "l'apprêt" à l'aide d'une éponge, mais ce n'est pas tout. Une fois le produit appliqué sur une face frapper. Frapper de la paume à répétition jusqu'à ce que le blanc du produit pénètre et disparait, on retourne, s'occupe de l'autre côté jusqu'à ce que la totalité du produit sois utilisé. 
Mes bras tremblaient.
La cantine. La petite asiatique qui décidément s'est agrafé à moi me suit en permanence. Ca ne me dérange pas trop, mais je me dis qu'elle aimerait plutôt trainer avec des filles de son âge, pouvoir parler, parce que je ne suis pas très drôle.
Voilà pourquoi je fais en sorte qu'elle parle le plus possible à la p'tit emo, qu'elles s'entendent bien et que je puise lire tranquillement dans mon coin. Je suis persuadée qu'elles feront de bonnes copines.
A mon grand désarroi on à sport. Je soupire en boucle et suis resté la bouche ouverte les yeux dans le vide pendant dix minutes quand j'ai appris qu'on aura piscine...
Piscine! De la piscine! Dans de l'eau! Avec du chlor! Et des vestiaires!
J'ai prétendu au prof que je ne savais pas nager, il m'a répondu que j'aurai un apprentissage à part et que j'aurai quand même de bonnes notes.
N'ayant pas de tenu, le prof me pose sur le banc, avec autorisation de lecture, mais la responsabilité de siffler toutes les quatre minutes, pour annoncer la fin de chaque match de badminton. J'ai pu ainsi observer qu'en quatre minutes je lis une page recto verso, même plus besoin de regarder le chrono.
Sur le chemin du retour le prof m'a beaucoup parlé et avait plutôt l'air de m'apprécier.

Je monte avec la p'tite emo et la p'tite asiat' devant la salle de français. On s'assied dans le couloir. J'écoute attentivement mes deux petites soeurs parler les aidant à combler lorsque le silence s'installe.
La mélodique sonnerie se fait entendre et fait apparaitre nos camarades.
Le prof c'est tout d'abord présenté, il nous a raconté avec fierté qu'il est baryton en dehors de ces heures. Je prendrais le temps de lui avouer mon amour pour l'opéra.
La première heure a servie à se présenter oralement, certain était confiant d'autre timide à la voix petite. Je crois bien, à mon grand étonnment d'avoir retenu la majorité des prénoms.
La seconde heure, seul le prof à parler, il expliquait avec passion qu'est-ce que le Français. J'en ai était touché et l'écoutais attentivement.
A la fin du cours les deux Fashions, ne l'on pas senti comme ca, et pour une raison obscure ce confient à moi, surtout la fille :
« -Nan mais il nous prend pour des débiles, quoi, trop ! Franchement ça va toujours être comme ça tout le temps?!
-Profite si...
-Nan mais je sais pas quoi moi mes parents ils m'ont bien éduqué quoi je sais pas hein !...
-Nan mais si tu...
-Mais blabla mes parents blablablablablaablabalablablablabMoncul Matronche»
Ooookaaaay....Je connais ce genre de fille, je la laisse dans son délire. Parle si tu veux que j'écoute ou pas tu ne t'en rendras même pas compte.

Mon métro qui m'avait accordé un confort suprême le matin ne me l'attribue pas ce soir. Heureusement je suis installé à la meilleur place qu'on puisse imaginer les jours où le métro bondé ne bouge plus jusqu'à en éteindre les lumières, la place qui ne t'oblige pas à te lever quand l'espace se fait rare, la place où tu peux poser ta tête contre la fenêtre quand tu es fatigué.
Je mets plus d'une heure avant d'arriver enfin chez moi, où l'appartement vide et mon chat câlin m'attendaient.
Après un coup de fil obligatoire à ma mère, je m'endors comme une masse.

Par maud96 le Vendredi 7 septembre 2012 à 9:23
Décidément : après nous avoir fait "avalé" que tu es la pire des flemmardes, tu nous écris 2 articles de suite sur ton blog, et toujours tôt le matin !
Je suis sûre que tu vas être une "grande soeur" adorable pour tes collègues de classe.
Et j'ai beaucoup aime la description de la manière de fabriquer du feutre. Un peu, le sculpteur qui prépare sa matière première ! Je suis sûre que tu vas faire un dessin de chapeau-poney ! Le métier de modiste, au fond, c'est à la fois du dessin et de la sculpture... + la couleur ! un joli métier !
 

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