4 Février:
Ma mère est partie hier soir chez son petit ami, le lendemain matin elle n'était toujours pas rentrée. Je regarde avec amertume son lit vide.
Dans le métro, je suis stupéfaite abasourdie, bouche bée, qui je vois sur le quai d'en face?! Princesse Pudding! La vraie de vrai! L'incroyable et exceptionnelle Princesse Pudding! J'aurais tellement aimé aller vers elle pour lui témoigner mon ébahissement. Mon admiration envers sa détermination à vivre, à faire, à créer ce qu'elle aime. Sa force avec laquelle elle ignore les ignares.
En retard de dix minutes, j'arrive au lycée. Une surveillante qui fait office de gardienne me barre le passage. «Vous êtes en retard!
-Ou..oui...
-Vous ne montez plus!
-A bon?
-Oui! Allez au foyer et attendez!
-Ou..oui...»
Au lieu de tourner à droite j'ai discrètement dévié à gauche et poussé la porte de ma classe.
Français:
La prof me regard sans interrogation ou étonnement. Avant de m'asseoir je tends l'ipod de cette pauvre disneyfan. Elle me rend un énorme sourire. J'en ai des remords.
Quelques minutes plus tard elle me lance un papier, «Désoler de m'être énerver hier!!! Tu me pardonnes? Merci de l'avoir retrouvé je serai morte sinon!!!». Je soupire, je me promets de ne plus jamais faire ce genre de coup. Même a des filles comme elles.
Sonnerie, je sors de mon sac, Les Catilinaires de Amelie Nothomb, que j'ai trouvé au fond d'un placard la veille. Ça me vaut une remarque d'une de mes camarades «Tu lis encore?!». Je ne lui réponds pas. La prof arrive et me marche sur le pied au passage.
Enseignement Professionnel:
Après une autre vérification des stages la prof commence une leçon. Je dois avouer que ça me manque, les textes interminables, les va et vient du professeur sur l'estrade, les gribouillis sur le coin du cahier. Le discours de la prof ne me captive pas vraiment, alors je fais comme toujours et peut-être éternellement je m'échappe, je me sauve m'envole dans mon monde parfait fait de douceur et de dentelles.
Sonnerie: Disneyfan heureuse depuis le retour de son Ipod me prend par le bras: «Viens on va s'asseoir!». Elle parle elle me parle de choses futiles que j'oublie au fur et a mesure qu'elle les prononce. Je me demande si elle s'est déjà arrêtée sur les questions existentielles de la vie. Si elle ne s'est jamais rendu compte à quel point elle s'est construit sur de la superficialité et qu'elle risque, à moins quelle ne se réveille, de le retransmettre?
Une vie et une conscience aussi conditionnée que la musique qu'elle écoute.
Retour en classe, une fille chiante qui n'est pas là souvent (heureusement) s'installe à côté de moi. Elle m'a souvent accusée de lui piquer ses aiguilles. Elle me collait aux fesses pendant une heure pour finir par dire «Va s'y garde les ces trucs là!!». J'ai toujours réussi à esquiver toutes explosions parce que je ne la regardais même pas. La prof s'absente, j'en profite pour aller me coller au radiateur. Monkey qui visiblement s'ennuie, s'amuse à me donner des des fessées à chaque fois que je tourne le dos...On dirait un chien qui tourne autour de son maitre pour aller faire sa promenade.
Retour de la prof, retour au calme, au discours et à mon monde rêvé.
Disneyfan m'envoie à nouveau un papier «Je vais aller chercher un stage! Dès que ça sonne je me barre!» je lui réponds d'un hochement de tête.
Cantine:
La voleuse et la chieuse qui habituellement sèche, sont présentes deux jours d'affilée. On avait jamais vu ça. Mais avec ces deux énergumènes, et sans disneyfan je me retrouve toute seul. Je trouve ça vexant. Sous prétexte que je ne me rue pas sur une chaise en hurlant «C'est ma place!!!!!», je suis celle qui est exclue.
De la pitié sort par les yeux de mes camarades, par un élan de bon coeur et se serrent pour juste laisser la place à mon plateau en bout de table. Une fois fini, je porte mon plateau jusqu'à la...la...je n'ai aucune idée du nom...l'endroit ou les cantiniers lave les plateaux...Ce n'est ni une cuisine ni...rien d'autre...Quoi qu'il en soit je me fais bousculer par le gentil surveillant. «Oh excuse moi! Haha, a force d'être dans ta tête tu disparais aux yeux des vivants!» Il réussit toujours à m'arracher un petit rire.
Re enseignement Professionnel:
On commence à travailler quand une voix résonne, la prof sursaute et dis «Oh!! J'avais oublié !! Vite vite tout le monde dehors!! » Je reconnais la voix de monsieur le directeur, je dévale l'escalier dépassant une foule d'élèves.
J'arrive dans la petite cour où trône le directeur un micro à la main. Je me faufile entre les élèves pour être au plus près. «Alors je fais ici mon discours d'adieu. Comme vous le savez je pars a la retraite (Hein? Moi je ne le savais pas, il a pourtant l'air si en forme, il n'a pas la carrure d'un retraité.) Et j'aimerais vous dire ces quelques mots (Il part? Alors qu'il m'a dit des choses si gentilles hier.)Premièrement, ne vous recroquevillez pas sur vous-même. Allez vers les autres vivez aimez! Être quelqu'un d'aimable de souriant, si possible, agréable. Tôt ou tard vous serez récompensés. (J'ai mon petit coeur serrer. Ses paroles m'ont tellement réchauffée hier, je ne pensais pas que ce serait les dernieres) Deuxièmement, enlevez vos casquettes (Ça fait rire l'assistance) Haha, et troisièmement lisez. Vraiment lisez, lire vous apportera la réflexion, lire et aussi un moyen de communication. Quand vous lisez vous parler avec l'auteur. (C'est stupide je suis stupide) Qui a déjà réfléchi et donc en lisant ça vous amène à réfléchir. (Je sers mon livre sur la poitrine.) voilà alors dans trois heures je ne ferais plus parti du monde du travail (S'il vous plait monsieur regardez moi.) place aux jeunes (Redites moi que j'ai une personnalité exceptionnelle) beaucoup d'entre vous avez énormément de mal au collège (Redonnez moi du courage) mais en sortant d'ici sont méconnaissables et très très matures! Aller maintenant je vous dis au revoir.»
Il descend les escaliers, je suis sur le point d'aller à sa rencontre, mais une foule d'élèves m'emporte. Je n'ai pas le choix, je retourne vers ma classe, lui promettre de lire amoureusement chacun des ouvrages qu'il m'a listés.
Re enseignement Professionnel:
Je continue le coeur lourd mon travail.
Math:
Je monte les escaliers pour rejoindre ma classe, je croise Monkey et un de ses amis. Bien que je ne lui ai jamais parlé, il vient vers moi et me caresse les cheveux «T'a trop beaux cheveux!» Je le trouve grossier et ses mains me paressent grasses. Sans que je ne m'en rendes compte je lui lance un regard de chat sauvage. Il recule et je continue mon chemin sans avoir ouvert la gueule. Au lieu de me concentrer sur ma figure géométrique je continue goulument mon livre.
Français:
J'attends impassiblement la sonnerie. La prof nous lit une nouvelle de Maupassant. Mais comme elle s'arrête toutes les deux minutes pour les idiotes, le texte prend toute l'heure.
J'arrive enfin chez moi, je suis sur le point de rentrez la clé dans la serrure, mais ma mère ouvre précipitamment la porte «Oh! Bonsoir ma chérie, je reste chez machin cette nuit tu m'en veux pas hein? Aller bisou!!» Elle me caresse la tête, et fais toquer ces talons sur le carrelage du hall de l'immeuble.
Je soupire «Au moins j'ai l'ordi pour toute la nuit».
Lire, un moyen fantastique de s'éloigner de notre monde pour aller dans un autre complètement différent!